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Aron, Raymond

0 Byte hinzugefügt, 14:28, 7. Mai 2016
<blockquote>„Le département de langues romanes, à l’université de Cologne, en l’année 1930-31, dirigé par Léo Spitzer (qu’entourait un bouquet de jeunes filles en fleur), ne manquait ni de chaleur ni d’éclat. Le lecteur d’italien, qui resta, à travers les années et les séparations, un ami cher, Enrico de Negri, lui aussi de formation philosophique, se levait tôt tous les matins pour traduire ''la Phénoménologie'' de Hegel. Par ma faute […] j’eus avec Léo Spitzer quelques querelles dont la responsabilité m’incombait, mais dans l’ensemble, j’aimai le climat de l’université; les auditeurs, dans les cours et surtout dans les séminaires, me semblaient plus chaleureux, plus ouverts, moins sur la réserve que les étudiants français. Je n’ai pas gardé le souvenir d’un incident quelconque, imputable à mon judaïsme. Au reste, Léo Spitzer était lui aussi juif, assimilé comme on dit. Après l’arrivée au pouvoir de Hitler, il me complimenta pour un article modéré sur le national-socialisme paru dans ''Europe''; il me reprocha de n’avoir pas insisté assez sur la ,nouvelle civilisation‘ qu’apportait avec lui le national-socialisme.
Dans l’année universitaire 1930-31, je fis un cours sur les contre-révolutionnaires français Joseph de Maistre et Louis Bonald; je lus Claudel et Mauriac avec les étudiants, ils partagèrent, pour la plupart, les émotions que soulevaient en moi les textes. De mes contacts avec cette jeunesse – en dépit des passions nationalistes de l’époque – je retins une impression durable, une sorte d’amitié pour les Allemands, sentiment que le nazisme refoula et qui me revint après 1945. A Tübingen, en 1953, ''Gastprofessor'' pendant quelques semaines, re je retrouvai les étudiants allemands, tout différents et si semblables“ (Aron, 1983, 71-72).
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