Rougemont, Denis de

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Denis de Rougemont (8.9.1906 Couvet, Kt. Neuenburg – 6.12.1985 Genf); Sohn eines reformierten Pfarrers

Verf. Frank-Rutger Hausmann

Kulturhistoriker; Philosoph

Stud. Literatur Neuenburg, Wien, Genf; 1930 Journalist u. Verlagsmitarb. Paris; 1935/36 auf Vermittlung v. Karl Epting u. Otto Abetz apl. Lektor f. Franz. U Frankfurt a. M.; Rückkehr nach Paris, 1939/40 Dienst als Offizier in d. Schweizer Armee; nach dt. Protest 1940 Emigration in die USA; Unterrichtstätigkeit an d. École libre des Hautes Études (Gast der New School for Social Research, NY); 1947 Rückkehr in die Schweiz, wo er in Genf lebte u. sich in seinen Schriften für eine europäische Einigung einsetzte.

Journal aus Deutschland 1935-36. Mit einem Nachwort von Jürg Altwegg. Aus dem Franz. v. Tobias Scheffel, Wien 1998 (franz. Journal d’Allemagne, Paris 1938).

L’Amour et l’Occident, Paris: Plon, 1939 u. ö. (dt. 1966, 1987 u.ö.).

„Denis de Rougemont fut probablement l’un des rares écrivains de langue française à être officiellement invité en Allemagne nazie pour exercer un travail rémunéré. D’autres intellectuels séjournèrent outre-Rhin. Raymond Aron, à Berlin pendant un an et demi, jusqu’en août 1933, tenta, dans plusieurs revues françaises, des analyses impartiales du phénomène hitlérien, bien que le régime lui inspirât répugnance. Jean-Paul Sartre, encouragé par Raymond Aron et lui succédant, effectua lui aussi, à partir de l’automne 1933 jusqu’en juin 1934, un séjour d’étude à Berlin.[…] Enfin, Henry Corbin, avec qui Rougemont fonda Hic et Nunc, effectua entre 1931 et 1936 plusieurs voyages outre-Rhin, il y rencontra notamment Ernest Cassirer, et surtout Martin Heidegger, dont il traduisait l’ouvrage Qu’est-ce que la métaphysique? Corbin séjourna à Berlin durant l’année universitaire 1935-36, c’est-à-dire la même année que Denis de Rougemont à Francfort. […] Le cas de Denis de Rougemont était assez rare pour qu’il mérite d’être relevé ici, d’autant plus que cette situation paradoxale permettait d’expliquer les multiples réactions que ce séjour provoqua dans le cercle de ses amis d’abord, et plus tard, chez ses détracteurs, qui jetèrent le discrédit sur l’homme et sur son Journal d’Allemagne. […]

Denis de Rougemont enseigna au sein de la Faculté des lettres, plus précisément au Romanisches Seminar de la Johann Wolfgang Goethe-Universität. Le séminaire des langues romanes ne réservait aux lettres françaises qu’une place minime. Seuls deux professeurs, Erhard Lommatzsch […] et Friedrich Gennrich […] assuraient alors un enseignement régulier de littérature française. Le programme des cours du semestre d’hiver 1935-36 n’indique nulle part le nom de Rougemont, pas plus ne figure-t-il dans la liste des ,lecteurs‘ (titre donné à l’assistant étranger d’un professeur de langues) de la section de philologie. Seule mention de sa présence dans cette université – il avait été nommé rapidement, probablement après la publication du programme des cours – l’abréviation ,N.N.’, c’est-à-dire ,Name unbekannt‘ (latin nomen nescio). Sous cette rubrique, plusieurs séminaires sont inscrits au programme, et notamment un cours sur ,La société et le théâtre au XVIIIe siècle’. Rougemont donna effectivement ce cours“ (Ackermann, 1996, 451 u. 459-60).

Bruno Ackermann, Denis de Rougemont. Une biographie intellectuelle, 2 Bde., Genf 1996.

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